J’ai débuté ma vie professionnelle en 1989 dans la presse spécialisée en informatique, en tant que journaliste pigiste. J’y trouvais à l’époque le moyen de concilier l’amour de l’écriture (je suis un littéraire, passé par hypokhâgne et khâgne) à celui de la technologie. J’étais alors féru de programmation, de systèmes d’exploitation, d’utilitaires, etc. Pendant ces quelques années, j’ai collaboré à de nombreuses revues (SVM, L’Ordinateur Individuel, Debug Magazine, Action PC, Soft & Micro, etc.), et publié quelques livres d’informatique, dont j’étais soit l’auteur, soit le traducteur, soit le directeur de collection.
De la presse à la localisation
Après cinq ans, j’ai créé ma première société de traduction et localisation (encouv) début 1994. Nous avons commencé à deux… et terminé, huit ans plus tard, à vingt permanents et 250 freelances. Nous travaillions uniquement pour le compte d’entreprises du secteur informatique : Microsoft, Intel, Sony, Citrix, etc. Avec deux grandes spécialités : la traduction vers le français de documents courts (communiqués de presse, plaquettes commerciales, dossiers de presse…), et la localisation de documents complexes (sites Web, logiciels, supports de formation).
J’ai occupé tous les postes : traducteur, bien sûr, réviseur technique, testeur, réviseur linguistique, maquettiste, chef de projets… Au fil des années, nous avons conçu un système de production extrêmement intégré qui permettait à l’équipe de localiser tous les supports de formation de Microsoft en assurant un niveau de qualité technique et linguistique exceptionnel. Nous gérions couramment de 3 à 6 projets simultanément (250 000 mots chacun), qui occupaient chacun une vingtaine de personnes, entre les traducteurs, les réviseurs linguistiques, les coordinateurs de révision linguistique, les testeurs (notre laboratoire comportait une quarantaine de PC où nous reproduisions toutes les situations décrites dans les manuels), les formateurs qui assuraient la révision technique « conceptuelle », les maquettistes et coordinateurs PAO, la personne chargée du proofread final et les chefs de projets. En 2001, le désengagement de certains grands clients, dans un contexte d’explosion de la bulle Internet, me force à déposer le bilan.
…et de la localisation à la traduction
Après la fermeture de cette entreprise, j’ai obtenu l’Executive MBA d’HEC, mené plusieurs missions de conseil dans le domaine de la formation professionnelle, et assuré la traduction de deux ouvrages d’informatique en un temps record. J’avais décidé de tester le fonctionnement d’un logiciel de traduction automatique (Reverso) en l’associant à un logiciel à mémoire de traduction (Wordfast) et à mes efforts de traducteur professionnel. Je suis parvenu à une productivité de 2000 mots par heure de traduction, (incluant la mise à jour au fil de l’eau du dictionnaire personnalisé) tout en livrant une qualité digne de la publication. Par sécurité, je me faisais relire par quelqu’un qui produisait lui aussi 2000 mots de l’heure, tout en gérant la question des captures d’écran et de la mise en page. L’expérience a été très enrichissante et m’a rendu moins critique au sujet de la traduction automatique, et aussi plus modeste dans ce qu’on peut en attendre.
En 2004, j’ai créé une nouvelle société de traduction, Anyword, qui propose ses services dans toutes les langues et dans tous les domaines. Mon idée était alors de développer une plate-forme logicielle propriétaire nous permettant d’automatiser toutes les opérations périphériques à la traduction elle-même, confiée à des traducteurs indépendants. Ainsi avons-nous intégré notre site Web à notre backoffice, qui semi-automatise la création des devis, l’enregistrement des projets, la recherche de traducteurs, la création des bons de commande aux traducteurs, etc. L’objectif était ensuite de déployer la marque sur plusieurs pays, ce que j’ai dû repousser à plus tard, pour cause de crise. Nous traduisons dans plus de 65 couples de langues des textes de toutes natures pour plus de 1000 entreprises clientes.
…et à la formation
Parallèlement, j’assure des cours liés à l’insertion professionnelle des étudiants traducteurs à l’Université d’Evry Val d’Essonne. J’y anime en Master les cours : « Devenir Traducteur Indépendant » et « Gestion de projets de traduction ». Je suis aussi Maître de conférence associé à l’Université de Rennes 2, où je suis en charge des cours « Gestion de projets » et « Gestion de la qualité » pour les étudiants de Master. Je tente de leur apporter un point de vue original par mon expérience, qui se situe au croisement de l’informatique, de l’entreprise et des métiers de la traduction, la presse et l’édition. Enfin, il m’arrive d’assurer quelques jurys pour le programme d’Executive MBA à HEC.
Et je profite de mes moments de libre pour rendre compte de l’actualité du monde de la traduction dans ce blog, L’Observatoire de la traduction. Parallèlement à ces occupations professionnelles, j’ai consacré une grande partie de mon temps libre de ces dernières années à me former à la psychologie biodynamique, et je pratique désormais la psychothérapie : n’hésitez pas à consulter mon site web de thérapeute psychocorporel biodynamique, et également mon site de thérapeute de couple et sexothérapeute, Le Temps du Couple, à Rambouillet. Dans ce cabinet, je reçois des couples en difficultés et je les aide à les surmonter à l’aide de la méthode Imago (à ce sujet, voir le site d’Imago France).
Bibliographie
Articles et communications
- 2011« Le transfert d’expérience en gestion de projets et assurance qualité : témoignage d’un professionnel associé », Journée d’études organisée par le CFTTR de l’Université de Rennes 2 sous le titre « Quelles compétences, quelle formation pour les formateurs en traduction-localisation, terminologie, rédaction technique ? ».
- 2010 « Poste du travail du traducteur et responsabilité : une question de perspective », en collaboration avec Daniel Toudic, publié dans la revue ILCEA (Revue de l’Institut des Langues et Cultures d’Europe et d’Amérique), communication au colloque « Traduction et ergonomie » organisé par l’Université Stendahl Grenoble 3.
- 2009 « De la théorie universitaire à la pratique professionnelle : mise en place d’une simulation d’agence de traduction », en collaboration avec Sabrina Baldo, communication au colloque « Théorie et didactique de la traduction spécialisée » organisé par l’Université de Craïova, en Roumanie.
Ouvrages
- 2020 Déconfiner sans se déchirer, le petit guide du déconfinement réussi en couple, Editions Le Temps du Couple, disponible sur le site du Temps du Couple et sur Amazon
- 2020 Le Petit guide du confinement réussi en couple, Editions Dunod, téléchargeable gratuitement sur le site du Temps du Couple
- 2002 Microsoft Visual Basic .NET Étape par Étape, avec Filigrane Press, 642 p. traduction de Microsoft Visual Basic .NET Step by Step, par Michaël Halvorson, Editions Dunod
- 2002 Gestion d’un environnement réseau Microsoft Windows 2000, avec Filigrane Press, 921 p., traduction de Microsoft Windows 2000 Network Administration, Editions Dunod
- 1993 Atelier Visual Basic 3.0 pour Windows, 386 p., traduction de Microsoft Visual Basic workshop, Windows version de John Clark Craig, Microsoft Press
- 1993 Programmation système en C : Mémoire, disques et fichiers, en collaboration avec Vincent Pouilley et Christophe Grosjean, 383 p., Editions Dunod
- 1991 MS-DOS, guide de référence du programmeur : jusqu’à la version 5, 604 p., traduction de Microsoft MS-DOS, programmer’s reference, Editions Dunod
- 1990 Ouvrage : Programmation système en Turbo-Pascal et Turbo Assembler sur PC : Mémoire, disques et fichiers, 384 p., Editions Dunod
Monsieur,
C’est tout à fait par hasard que je tombe sur votre blog, notamment la liste des sociétés de traduction françaises classées par ordre décroissant CA ; notre société n’y figure pas alors que nous publions tous les ans nos comptes.
Notre CA de 2007 à 2014
2006/2007 2 164 732,72 €
2007/2008 1 832 287,18 €
2008/2009 1 763 644,20 €
2009/2010 1 587 687,00 €
2010/2011 1 661 186,00 €
2012 950 937,00 €
2013 886 029,00 €
2014 891 218,00 €
Cordialement,
Marie-Louise Dillinger
Directeur général
POLYGLOTTE
FEED WITH THE BEAT SAS
Tél. 03 88 89 29 03
19 août 2016
Bonjour et félicitations,
Vous avez réalisé un travail prodigieux
Merci pour toutes ces informations et la pertinence de vos réflexions
Que pensez-vous du développement intensif de l’intelligence artificielle dans tous les domaines (véhicules autonomes et autres…) et notamment dans le domaine de la traduction. Y-a-t’il péril pour les professionnels de cette filière. Merci de votre retour
Bien à vous
JL Taieb