Plusieurs demandes m’ont été adressées pour faire un point sur les formations à la traduction.
Ce n’est pas un sujet facile à traiter, car les organismes de formation sont nombreux, peut-être trop, et chacun développe avec plus ou moins de bonheur sa particularité propre. Et comme j’assure moi-même de nombreux cours à l’Université de Rennes 2 et à celle d’Evry Val d’Essonne, il m’est difficile de garantir l’objectivité de mes propos. Enfin, un travail très fouillé et très complet de recensement des formations est réalisé depuis plusieurs années avec rigueur par Daniel Gouadec, Professeur à Rennes 2, sur son site Profession Traducteur, dont le nom reprend le titre de son livre, paru aux Editions du Dictionnaire. L’auteur, féru des questions des compétences des traducteurs et des formations qui leur sont le plus adaptées, a aussi publié, aux même éditions, le Guide des métiers de la traduction, de la localisation & de la communication multimédia 2009, qui consacre une large part aux formations.
Ce que l’on peut dire sans se tromper, c’est que le choix d’une formation doit dépendre du métier visé (traducteur ou chef de projet ?), de la spécialité souhaitée (sous-titrage vidéo ? traduction juridique ? traduction littéraire ?…) , et, en dernier lieu, de la région. Toutes les formations à la traduction, ou presque, délivrent un diplôme de Master 2 correspondant à cinq années d’études après le bac. Pour s’y inscrire, il convient d’être titulaire d’une Licence de langues (LEA ou LCE). L’accès au Master se fait en général sur dossier avec une sélectivité plutôt faible : c’est à l’entrée en Master 2 que s’opère la vraie sélection, souvent drastique. Là où certaines promotions de Master 1 comptent jusqu’à 100 étudiants, il n’existe guère de Master 2 dont l’effectif dépasse de beaucoup la vingtaine. Il est possible de s’inscrire en Master 2 dans une Université différente de celle qui a délivré le Master 1 ; il est le plus souvent requis de passer un test et de démontrer sa motivation.
De nombreuses universités ont ouvert leur formation à la traduction assez récemment. Les programmes les plus anciens sont naturellement les plus réputés. C’est le cas des Master de Lille 3, Rennes 2 et Paris 7. Outre les Universités, il existe plusieurs écoles de traduction, dont les plus connues sont l’ISIT et l’ESIT, elle-même hébergée par la faculté de Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Enfin, certains Master appartiennent au réseau EMT (European Master in Translation), mis en place par la Direction Générale de la Traduction au sein de la Commission Européenne, qui distingue 35 formations à la Traduction en Europe. Car rien n’empêche de se former, au moins en partie, dans les autres pays membres de l’Union Européenne, dont l’offre en la matière est également abondante.
Dernière précision : il serait injuste de ne pas mentionner qu’il existe aussi des formations professionnelles continues aux métiers de la traduction. En France, le seul organisme dédié est le Ci3M, auquel il faut ajouter les formations courtes proposées par la SFT.
Clair, concis, vrai. Dans les établissements très sérieux, je citerais aussi l’Itiri de Strasbourg. Le renvoi à Gouadec est aussi opportun.
Je me permets également de citer l’UBO (Brest), qui propose un Master de rédacteur / traducteur depuis 2002 et dont je suis diplômée depuis quelques jours. C’est un master assez généraliste (anglais / français uniquement), mais principalement orienté vers la traduction rédactionnelle.
Bonjour,
Vous oubliez une école fameuse et où l’on peut se spécialiser en traduction juridique et économique, ou traductologie (débouché: recherche) où Technologies de la Traduction: l’ETI de Genève. Monsieur Guidère y est professeur, entre-autres.
La, la sélection se fait dès le Master 1 et il n’y a guère plus de 20-30 personnes en moyenne par classe.