Après une longue (trop longue) absence, je peux de nouveau consacrer un peu de temps à L’Observatoire de la traduction. J’espère publier de nombreux billets dans les jours qui viennent, et les suivants.
D’ores et déjà, je signale la publication sur le site d’Anyword du témoignage d’une traductrice professionnelle utilisatrice régulière du logiciel de reconnaissance vocale Dragon Naturally Speaking, édité par Nuance. Pour améliorer sa productivité sans faire appel à un logiciel de traduction automatique, elle a adopté la dictée vocale, qui lui permet de traduire jusqu’à 3 000 mots de l’heure, soit près de dix fois la production habituelle.
Dans cette approche, l’outil sert le traducteur sans se substituer à lui ; c’est très différent des autres systèmes de productivité. Le traducteur reste concentré sur son métier, sans être distrait par des manipulations liées à son poste de travail.
Cela se rapproche des conditions dans lesquelles travaillaient les traducteurs il y a… plus de 30 ans ! À cette époque, les textes étaient dictés sur des magnétophones, et, dans un second temps, tapés à la machine par des sténodactylos qui bien souvent corrigeaient aussi les maladresses de formulation et autres lourdeurs. Autrement dit, l’apparition du micro-ordinateur, du traitement de textes, du correcteur orthographique et de toute la panoplie informatique dont nous sommes tous pourvus a peut-être bien réduit la productivité des traducteurs et, sans doute, d’autres catégories de travailleurs du savoir* !
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*J’emprunte la notion de « travailleur du savoir » à Peter Drucker, un consultant d’entreprise extrêmement célèbre parmi les hommes d’affaires et les professeurs des plus grandes Business Schools. Peter Drucker a publié de nombreux articles dans la Harvard Business Review, et plusieurs ont été réunis en ouvrages, qui sont traduits aux Editions Pearson, dans la collection Village Mondial. Pour une grande part, ces articles traitent de la productivité dans les métiers des services, c’est-à-dire dans les métiers des travailleurs du savoir : avocats, infirmières, traducteurs…
C’est une idée pas mal, mais je n’arriverai jamais à travailler comme ça. Quand je traduis je dois rester totalement concentrée.