Le quotidien Le Monde met ses lecteurs en garde contre l’écrasante domination de l’anglais au sein de l’Union européenne, malgré une très forte progression du nombre des langues officielles. Au cours des 50 dernières années, explique Thomas Ferenczi, le nombre des langues officielles de l’UE a été multiplié par six, puisque vingt-trois langues sont désormais reconnues. Mais, dans le même temps, la domination de l’anglais n’a cessé de s’affirmer. Seules trois langues de travail sont en effet utilisées par les fonctionnaires de l’Union : l’anglais, le français et l’allemand. Et les textes soumis au service de traduction sont à 73,5% rédigés en anglais (12,3% en français, et 2,4% en allemand). Autrement dit, on se trouve là aussi dans une configuration spécifique de Longue traîne linguistique, conforme à celle décrite dans ce blog il y a quelque temps, où l’anglais représente une part toujours plus grande des demandes de traduction, alors même que le nombre de couples de langues s’étend sans cesse. Une situation justifiée par « la différence entre la communication externe des institutions européennes, qui doit se faire dans toutes les langues de l’Union, et sa communication interne, qui se limite aux trois langues de travail », d’après le directeur général de la direction de la traduction à la Commission, le Finlandais Karl-Johan Lönnroth.